Hyères - Fête du Livre 2019 - Plus belle d'année en année!

Bibliophiles,

Bonjour!

La Fête du Livre hyéroise a eu lieu les samedi 11 et dimanche 12 mai derniers.

Lors de l'inauguration, Jean-Christophe RUFIN, Président d'honneur, en présence de Monsieur Jean-Pierre GIRAN, Maire de la ville, et d'autres hautes personnalités, a souligné toute l'importance d'une « fête du livre » par opposition aux divers « salons du livre ».

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La modératrice introduit cette rencontre en nous rappelant le positionnement du monstrueux (qui est ce que l'on montre): face au fatum.

Serge JONCOUR définit la nature comme étant le lieu « où ça ne capte pas ». Lui aussi commence par un rappel: le Var est le département le plus boisé de France, nonobstant les apparences. L'auteur évoque 1914 et Netflix, puis nous lance, non sans humour, après être arrivé de nuit à Belambra: « Je suis tout le temps perdu mais je m'y retrouve toujours. »

Francine KREISS dit que le silence peut se révéler à la fois source de bien-être et de folie. Les profondeurs de la mer relèvent de cette dernière. Son livre est une « apnée dans les méandres d'un tueur ». L'autrice n'aime pas les pensées faciles. Elle précise que « Le Squale » n'est pas l'apologie d'un tueur. L'apnéiste nous laisse imaginer que, passer du silence marin à la cacophonie terrestre, en surface, agresse.

Thierry ILLOUZ est avocat pénaliste « depuis trente-cinq ans ». Son entourage lui objecte régulièrement: « Tu défends même les monstres?! » En tant qu'avocat, l'auteur refuse la question de l'enfermement des « monstres ». Lors de ses plaidoiries, il va chercher un visage afin d'humaniser le « monstre ». Comment défendre un criminel? Il faut « rapatrier un animal dans l'Humanité », sans l'excuser: tel est le travail de l'avocat pénaliste. L'auteur conclut son intervention par cette phrase: « Nous vivons dans un monde qui refuse la complexité. »

Serge JONCOUR définit le romancier comme « quelqu'un qui se crée des histoires ». Question rhétorique: qui est le plus pervers du chien ou du maître? L'auteur ne se dit plus capable d'abattre un lapin, a contrario de son enfance passée aux côtés de l'une de ses grands-mères.

Laurence VANIN cite Baruch SPINOZA: « Les gros poissons sont faits pour manger les petits. »

Serge JONCOUR évoque avec émotion la mobilisation de 1914.

Francine KREISS précise que le criminel « ne faisait pas la distinction entre tuer un poisson et un humain ». Au départ, il était question d'un livre sur le plongeur. L'autrice souhaitait traiter du criminel sans parler du crime.

Thierry ILLOUZ a commencé son métier à vingt-trois ans, dans la ville au sein de laquelle il a grandi. Ce qui lui a permis de découvrir tout une misère. Fils de rapatriés, il a été parqué « avec [s]a famille » dans une cité; cité renfermant les jeunes qu'il défendra plus tard. « Être avocat, c'est aussi mener une peine. » Paraphrasant Michel FOUCAULT, il déclare que la prison est un pouvoir sur le corps. La question de la victime est centrale, car c'est à elle qu'on doit le procès, l'explication. La défense n'est pas contre la victime.

Serge JONCOUR nous invite à nous rendre dans le Lot. Il n'y a pas besoin de prendre l'avion pour découvrir des terres sauvages...

Francine KREISS nous encourage: l'apnée est à portée. Cf. la Presqu'île de Giens.