Pierre Desbureaux, « Délinquants et criminels dans la Picardie de la Belle Époque », La Vague Verte
Bien le bonjour! 😀
Je vous présente un petit ouvrage de Pierre Desbureaux, richement documenté, paru aux Éditions la Vague Verte.
« Délinquants et criminels
dans la Picardie de la Belle Époque »,
Éditions la Vague Verte,
Inval-Boiron, 2005
Pierre Desbureaux, « Délinquants et criminels dans la Picardie de la Belle Époque », Éditions la Vague Verte, Inval-Boiron, 2005
Pierre Desbureaux, « Délinquants et criminels dans la Picardie de la Belle Époque », Éditions la Vague Verte, Inval-Boiron, 2005
L'auteur, en introduction, aborde la définition floue de la délinquance (pages 10-11). La littérature, selon lui, confond le monde ouvrier et la pègre (page 12). La délinquance apparaît comme une « tentative d'échapper à la misère » (même page). À ce titre, trois sous-ensembles sont identifiés (page 13):
- la délinquance « réelle »,
- la délinquance « légale »,
- la délinquance « perçue ».
Selon l'une ou l'autre des idéologies (page 14), la délinquance sera défendue ou conspuée. Cette dernière n'ayant que peu à voir avec l'immoralité (même page). Les préjugés sont tenaces (pages 15-17).
La première partie traite de la « petite délinquance » (pages 19-72), selon plusieurs angles:
- menace fréquente (page 21)
- fatalité sociale (page 26)
- bagnes pour enfants (pages 26-27)
- alcoolisme répandu dans la Somme (page 27), pointé par Ernest Cauvin (industriel saleusien, député puis sénateur)
- les cafés comme lieux de liberté d'expression tout autant que de « débauche » (page 30), avec le poivrot comme personnage comique
- mendicité et vagabondage (page 31): le mendiant est toléré, au contraire du vagabond (page 32)
- délinquance des nantis (page 35), par le non-respect des horaires de travail, pourtant précisés par la Loi (page 36)
- accidents de travail (pages 36-37)
- complicité juges/préfets/patrons (page 37)
- professions libérales frauduleuses (page 38)
- pauvreté endémique de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième (page 38)
- criminalisation de l'action politique et syndicale (page 43)
- instauration du carnet anthropométrique (page 44)
- fabrication de l'opinion (page 44)
- haine des juifs (pages 44-45), à laquelle le mouvement ouvrier met fin
- arnaque à l'emploi (page 53)
- escroquerie et vol de poules (page 54)
- violence routière et violences domestiques (page 62)
- malnutrition dans une société d'abondance (page 64)
- violence à l'égard des enfants (page 64)
- prostitution, esclavage des femmes (page 65), prostitution familiale (page 66)
- braconnage, « tomber dans le panneau » (page 70).
La seconde partie analyse le cheminement menant de la délinquance au crime (pages 73-104), selon les angles suivants:
- dramatisation journalistique (page 75)
- fascination pour le feu (page 88)
- crimes « passionnels », violences des hommes (page 93)
- misère et infanticides (pages 95-97)
- une « Belle Époque » à nuancer (page 99)
- violences de la Troupe (page 101)
- violences patronales (page 101, qui nous renvoie page 43)
- Loi contre Liberté (page 102)
- Marius Jacob (page 103 + annexes X et XI).
De Marius Jacob, je connaissais quelques fragments biographiques, dont ses pérégrinations en Picardie que rappelle François Beauvy dans un bel ouvrage intitulé « Histoires en forêts de Picardie - du VIIIe au XXe siècle », (pages 73-81), paru aux Éditions de la Librairie du Labyrinthe.
François Beauvy, « Histoires en forêts de Picardie - du VIIIe au XXe siècle », Éditions de la Librairie du Labyrinthe, Amiens, 2020
François Beauvy, « Histoires en forêts de Picardie - du VIIIe au XXe siècle », Éditions de la Librairie du Labyrinthe, Amiens, 2020
« On ne remplace pas Picardie! »