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Toujours...

JE SUIS CHARLIE 

Publié par Thomas ROGER DEVISMES

Je reviens de l’enfer de l’Europe,
où une vague europhobe, populiste et xénophobe
gangrène le cœur du Vieux Continent:
Paris.

« Partout, à Londres, à Copenhague,
en Autriche, Hongrie, Grèce, Italie, Suède,
l’extrême droite gagne des élections
et représente déjà plus de la moitié
des députés européens;
ceux-ci collaborent avec les partis traditionnels.

« Partout, ces envahisseurs tentent
de normaliser leur image pour la rendre plus convenable.

« Mais ces partis de haine qui prônent
les nationalismes et les refus de la diversité
détruisent le cœur de la démocratie de la vieille Europe.

« Mes recherches universitaires
ont occupé mon esprit et accaparé mes pensées
durant trois années de mon existence;
pendant cette longue période,
je me suis consacré exclusivement
aux Délires antisémites de Louis-Ferdinand Céline,
une recherche dirigée par Henri Godard,
l’exégète de l’architexte célinien dans La Pléïade,
le Sisyphe des relations transtextuelles de l’écrivain,
victime d’un antisémitisme frénétique,
un homme proche des milieux collaborationnistes
et que Julien Gracq admirait pourtant
dans une revue de 1965 pour
‘’son usage très judicieux de la langue parlée’’
(‘’ordurière’’, disaient mes professeurs de Paris 7),
un antisémitisme malade, comme on peut
lire dans une lettre au docteur W. Strauss,
datée de 1937 : ‘’je suis l’ennemi numéro 1 des juifs’’;
ma soutenance de thèse a beaucoup impressionné
le jury, présidé par Pascal Fouché,
le fameux auteur de la Correspondance de Céline,
publié chez Gallimard, sous le titre
Lettres à la NRF, 1931-1961 ;
durant ces trois années, je n’ai vécu
qu’à travers les écrits de cet homme
qui se présentait comme un ‘’ami d’Hitler’’;
combien de fois ai-je vomi le fiel nazi
de L’École des cadavres, publié en 1938 ?

« Je sais que les héritiers de Vichy
rôdent sournoisement et pervertissent lentement
les honnêtes hommes en affirmant
que les chambres à gaz sont un ‘’détail de l’histoire’’;
ils dissimulent leurs véritables intentions politiques;
mais demain, je serai prêt;
s’il le faut, je serai le dernier à défendre
les valeurs d’humanisme contre ceux qui prônent
un racisme ethnique et social,
oui, je serai le dernier. »

Incipit de « Dissolution », Jean-Michel COHEN-SOLAL, Éditions ROD

Tels furent les premiers mots, les premières lignes du récit d’Antoine Brown, les jours qui suivirent son retour de Paris, un bouleversant témoignage qui refermait le rideau de notre civilisation moribonde avant l’inéluctable.

Incipit de « Dissolution », Jean-Michel COHEN-SOLAL, Éditions ROD

L'auteur: 
Jean-Michel COHEN-SOLAL
« Dissolution », 
aux Éditions ROD
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Marine LE PEN 
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